Le monde s’enfonce dans une dette abyssale. En 2024, les États et les entreprises ont emprunté la somme astronomique de 25.000 milliards de dollars. Un chiffre qui fait froid dans le dos, surtout quand on sait qu’il est trois fois supérieur à celui de 2007. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) tire la sonnette d’alarme dans son dernier rapport. La crise financière de 2008 a ouvert la boîte de Pandore, et la pandémie de Covid-19 a enfoncé le clou. En 2025, le ratio dette/PIB dans la zone OCDE pourrait atteindre 85%, contre 82% en 2023. Une pression qui s’intensifie sur les économies avancées.
Les économies émergentes dans la tourmente
Le tableau n’est guère plus reluisant pour les économies émergentes. En 2024, leur dette souveraine a franchi la barre des 3.000 milliards de dollars, triplant par rapport à 2007. La Chine, à elle seule, en représente 45%. Cette frénésie d’emprunts est alimentée par des objectifs ambitieux, comme la transition climatique et l’adaptation des infrastructures. Mais attention, le danger guette. Les pays qui s’endettent en devises étrangères sont à la merci des caprices des taux d’intérêt mondiaux.
Refinancement à prix fort : le piège se referme
Les États vont devoir affronter une réalité brutale : se refinancer à des taux plus élevés. En 2024, près de 45% de la dette souveraine des pays de l’OCDE arrivera à échéance d’ici 2027. Les gouvernements n’auront d’autre choix que de se tourner vers des taux d’intérêt plus corsés. Les finances publiques sont sur la corde raide, surtout avec la volatilité des marchés financiers. Les entreprises ne sont pas en reste. Un tiers de la dette d’entreprise mondiale devra être refinancée d’ici 2027, avec des coûts d’emprunt qui s’envolent. Les charges d’intérêts risquent de peser lourdement sur leurs épaules.
Les banques centrales se retirent, la volatilité s’installe
Les banques centrales des pays de l’OCDE se désengagent des marchés de la dette souveraine. Leur part dans les obligations souveraines a chuté de 29% en 2021 à 19% en 2024. Conséquence : les investisseurs étrangers et nationaux doivent absorber une part croissante de la dette. Cette nouvelle donne pourrait bien déstabiliser les marchés, car ces investisseurs sont souvent plus sensibles aux variations de prix.
Transition climatique : un défi colossal
Financer la transition climatique, voilà le défi titanesque qui se dresse devant nous. L’OCDE le souligne : les investissements actuels, qu’ils soient publics ou privés, sont loin d’être suffisants pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Les économies avancées ont jusqu’à 2041, les pays émergents jusqu’à 2050. Le dilemme est cruel : soit les États s’endettent encore plus pour financer ces investissements, soit le secteur privé doit prendre le relais. Mais cela nécessiterait une refonte des marchés financiers. Un chantier colossal, mais indispensable.