La taxe soda : un coup de massue sur les boissons sucrées

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La taxe soda : un coup de massue sur les boissons sucrées
La taxe soda : un coup de massue sur les boissons sucrées | Infomatin.fr

Depuis le 1er mars 2025, la France a frappé fort avec une nouvelle version de la « taxe soda ». Cette réforme, issue du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025, a secoué le monde des boissons sucrées. Le résultat ? Une flambée des prix. Selon une étude de Nielsen, publiée le 13 mai 2025, le prix des sodas a bondi de 10% en un an.

Une réforme qui ne fait pas dans la dentelle

Fini le système à quinze niveaux. Place à trois tranches simples mais redoutables. Le principe est clair : plus c’est sucré, plus c’est taxé. Moins de 5 kg de sucre ajouté par hectolitre ? 4 euros. Entre 5 et 8 kg ? 21 euros. Au-delà de 8 kg ? 35 euros. Ces nouveaux seuils, en vigueur depuis le 1er mars, remplacent des tarifs bien plus cléments : 3,79 euros, 7,30 euros et 17,70 euros respectivement. Le changement est brutal.

Un exemple frappant : une bouteille de Coca-Cola de 1,75 litre, avec près de 100 grammes de sucre, a vu son prix passer de 2 euros à 2,30 euros, selon Nielsen.

Les consommateurs trinquent : hausse des prix, chute des ventes

Le marché n’a pas tardé à réagir. Les géants de l’agroalimentaire ont choisi de faire payer cette hausse fiscale aux consommateurs. Pas de changement de recette, pas de compromis sur le sucre : le surcoût est directement passé à la caisse.

Conséquence ? Une inflation spectaculaire de 10% sur le segment sucré entre avril 2024 et avril 2025. Les clients ne se sont pas laissés faire. Toujours selon Nielsen, les ventes de sodas « réguliers » ont chuté de 4,2% en deux mois. Plus frappant encore : une baisse de 11,8% durant la semaine du 21 au 27 avril par rapport à la même période en 2023.

En parallèle, les versions « light » et « zéro », moins sucrées donc moins taxées, affichent une croissance ralentie : +0,9% sur deux mois contre +2,4% sur l’année écoulée. Comme une ironie sucrée : le consommateur se tourne vers l’illusion de la légèreté faute de pouvoir se permettre le péché de sucre.

Un objectif sanitaire ou une opération comptable ? Les dessous d’une taxe aux promesses floues

La réforme se pare de bonnes intentions. Elle entend lutter contre l’obésité, inciter à la modération, valoriser les produits plus sains. En théorie. Mais les premiers effets observés laissent perplexe. Les industriels, au lieu de modifier leurs formulations, préfèrent maintenir les niveaux de sucre et compenser fiscalement. Et si le chiffre d’affaires global augmente de 4,6%, selon Nielsen, c’est moins grâce à une stratégie de santé publique que par la mécanique implacable d’une hausse des prix.

Autre élément d’analyse : la taxe devrait rapporter près de 800 millions d’euros à l’État en 2025, contre 443 millions l’année précédente. Une performance budgétaire qui pose une question épineuse : est-ce la santé des Français qu’on finance, ou les trous de la Sécurité sociale ?

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