Les taxis en grève : la nouvelle grille tarifaire qui fait déborder le vase

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Les taxis en grève : la nouvelle grille tarifaire qui fait déborder le vase
Les taxis en grève : la nouvelle grille tarifaire qui fait déborder le vase | Infomatin.fr

Partout en France, les taxis sont en colère. Ce lundi 19 mars 2025, ils ont décidé de faire entendre leur voix. La raison ? Une nouvelle grille tarifaire imposée par la Caisse nationale d’Assurance maladie (CNAM), prévue pour le 1er octobre 2025. Fini les anciens barèmes, place à un forfait unique de 13 euros, accompagné d’un tarif kilométrique départemental. Pour les taxis, c’est un coup de massue. Plus de majorations pour les retours à vide, plus de prise en compte du temps d’attente. Une logique industrielle qui ignore les réalités humaines du transport de malades.

Les syndicats crient à la catastrophe : certains artisans pourraient voir leur chiffre d’affaires chuter de 30 à 40%. La CNAM, elle, reste de marbre, affirmant que la nouvelle grille serait « favorable dans deux tiers des départements, notamment ruraux ». Mais sur le terrain, l’équation est simple : moins de rentabilité, moins de courses, moins d’accès aux soins.

Transport sanitaire : réforme ou démolition ?

Le transport sanitaire, c’est le pain quotidien des taxis conventionnés. En 2024, il pesait 3,07 milliards d’euros dans les comptes de l’Assurance maladie, soit une hausse de 45% depuis 2019. Officiellement, l’objectif est de rationaliser la dépense, de lutter contre la fraude et de limiter les trajets à vide. Un logiciel de géolocalisation obligatoire est prévu d’ici 2027, et les hôpitaux devront mutualiser les demandes via des plateformes centralisées.

Le mot d’ordre est clair : « Journée blanche ». Pas un transport sanitaire ne sera effectué, ou presque. Paris, Pau, Toulouse, Rouen, Marseille, Strasbourg, Colmar, Toulon, Clermont-Ferrand… les taxis convergent vers les grandes villes. À Paris, ils se sont donné rendez-vous boulevard Saint-Germain, au pied de Matignon. À Toulouse, ils bloquent le périphérique depuis 6 heures du matin. À Caen, les abords du CHU sont pris d’assaut. Les syndicats réclament une table ronde interministérielle, la désignation d’un médiateur indépendant, et surtout, le maintien du taximètre, seul outil à leurs yeux capable de garantir l’équité territoriale.

Ce conflit dépasse de loin le simple litige tarifaire. C’est le symptôme d’un malaise plus profond, d’un service public de santé en mutation, tiraillé entre logique comptable et impératifs sociaux. Derrière chaque taxi à l’arrêt aujourd’hui, il y a un patient demain qui ne sera pas transporté. Et un gouvernement qui devra, tôt ou tard, choisir entre gestion rigoureuse et abandon silencieux des territoires.

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