Microplastiques : le fléau invisible des fleuves européens

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Microplastiques : le fléau invisible des fleuves européens
Microplastiques : le fléau invisible des fleuves européens | Infomatin.fr

Les microplastiques envahissent nos fleuves. Une révélation choc issue de 14 études scientifiques publiées le 6 avril 2025 dans Environmental Science and Pollution Research. La pollution par ces particules minuscules est massive et homogène dans les principaux cours d’eau d’Europe. Un constat alarmant qui marque un tournant dans notre compréhension de ce phénomène insidieux.

Une expédition révélatrice

La mission Tara Microplastiques, lancée en 2019, a mené une enquête de grande envergure. Les chercheurs ont exploré l’Elbe, l’Ebre, la Garonne, la Loire, le Rhône, le Rhin, la Seine, la Tamise et le Tibre. Leur méthode ? Remonter chaque fleuve depuis son embouchure jusqu’à la première grande agglomération. Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au CNRS, ne mâche pas ses mots : « La pollution est dans tous les fleuves européens étudiés ».

Des chiffres qui font froid dans le dos

Trois microplastiques par mètre cube d’eau, en moyenne. Un chiffre qui semble anodin, jusqu’à ce qu’on considère les débits. À Valence, le Rhône transporte près de 3 000 particules plastiques chaque seconde. La Seine ? 900 par seconde. Des chiffres qui donnent le vertige.

Les microplastiques, ces ennemis invisibles

Les microplastiques, ces particules de moins de 5 millimètres, sont souvent invisibles à l’œil nu. Mais leur impact est bien réel. Ils proviennent de textiles synthétiques, de pneus, de bouteilles, de produits cosmétiques, et des granulés industriels vierges, surnommés « larmes de sirène ». Alexandra Ter Halle, physico-chimiste du CNRS, précise : « Les microplastiques sont plus petits qu’un grain de riz ». Ils s’infiltrent partout, traversant toute la colonne d’eau, rendant leur filtration quasi impossible.

Des dangers insoupçonnés

Pire encore, certains microplastiques transportent des agents pathogènes. Une étude a identifié dans la Loire une bactérie virulente capable de provoquer des infections humaines. Un constat inquiétant relayé par Libération.

Une pollution omniprésente

L’expédition Tara a mis en lumière un fait troublant : l’absence de corrélation directe entre les villes et la concentration de microplastiques. La présence humaine, industrielle ou agricole n’explique pas tout. Jean-François Ghiglione souligne : « Les résultats en amont et en aval d’une ville ne sont pas très différents ». La pollution est diffuse, omnidirectionnelle, chaque ruissellement, chaque tempête, chaque lavage de vêtement synthétique y contribue.

Les plastiques primaires, un coupable inattendu

Un autre choc : 25 % des microplastiques détectés ne proviennent pas de déchets, mais de plastiques primaires issus de l’industrie. Ces granulés, souvent perdus en route, se retrouvent dans l’environnement sans jamais avoir été utilisés.

Une mobilisation sans précédent

La vaste opération participative “Plastique à la loupe”, menée dans 350 établissements scolaires en France, a permis de valider ces données. Près de 15 000 élèves ont collecté des échantillons sur les berges, créant un maillage inédit de preuves incontestables.

Un problème mondial

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dresse un tableau encore plus sombre à l’échelle mondiale. Selon le rapport Microplastics: The Long Legacy Left Behind by Plastic Pollution, 430 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, dont les deux tiers deviennent rapidement des déchets. Ces déchets se fragmentent, se dispersent et s’infiltrent dans les écosystèmes et les organismes humains.

Des impacts sur la santé alarmants

Les effets sur la santé ne sont plus hypothétiques. Des microplastiques ont été retrouvés dans les poumons, le foie, le sang, voire dans le placenta de nourrissons. Les risques incluent des altérations génétiques, des perturbations neurologiques et des troubles respiratoires. Leticia Carvalho, du PNUE, insiste : « Les impacts des microplastiques sur la

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