Les mutuelles santé explosent en 2025. Les cotisations s’envolent, avec une hausse moyenne de 5,3% pour les contrats individuels et de 7,3% pour les contrats collectifs obligatoires. Pourquoi cette flambée ? La revalorisation des actes médicaux et l’extension du dispositif « 100% santé » en sont les principaux coupables.
Les seniors trinquent. Selon le Baromètre de l’assurance santé de LeLynx.fr, leurs primes annuelles dépassent les 1.000 euros, presque trois fois plus que celles des jeunes adultes. Conséquence : les retraités, étranglés par ces coûts, réduisent leurs garanties ou abandonnent leur couverture, risquant ainsi de renoncer aux soins.
« 100% santé » : une réforme qui coûte cher
Le dispositif « 100% santé » devait garantir un accès sans reste à charge à certains soins. Depuis 2021, il a amélioré l’accès aux soins, surtout pour les personnes âgées. Le nombre de bénéficiaires d’aides auditives a bondi de 75% entre 2019 et 2021. Mais cette avancée a un prix. Les complémentaires santé ont dû rembourser 2,1 milliards d’euros supplémentaires, une charge qui se répercute sur les cotisations des assurés.
Régions : des écarts qui creusent les inégalités
Les disparités régionales sont criantes. À Rennes, un travailleur non salarié paie 477,12 euros par an pour un contrat minimal, contre 581,16 euros à Paris. Pourquoi ces écarts ? Les pratiques médicales locales, la densité de l’offre de soins et le profil démographique des populations en sont responsables.
Les zones rurales, avec une accessibilité aux soins plus difficile, affichent une consommation médicale plus faible et donc des tarifs plus bas. À l’inverse, la Corse, avec des primes moyennes de 788 euros, est 40% plus chère que la Bretagne.
Vers une « Grande Sécu » : une solution ou un mirage ?
Face à ces défis, certains prônent une refonte totale du système. Le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie propose d’intégrer les assurances complémentaires dans une « Grande Sécu » remboursant à 100% un panier solidaire de soins. Objectif : économiser 5,4 milliards d’euros par an en réduisant les frais de gestion redondants.
Mais cette réforme soulève des questions. Les associations de patients et les experts craignent une diminution des remboursements et un transfert de charges vers les complémentaires santé, compromettant l’accès aux soins pour les plus vulnérables. Un équilibre entre gestion budgétaire et justice sociale est-il possible ?
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