Patrick Drahi prêt à lâcher SFR : le séisme des télécoms françaises

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Patrick Drahi prêt à lâcher SFR : le séisme des télécoms françaises
Patrick Drahi prêt à lâcher SFR : le séisme des télécoms françaises | Infomatin.fr

Le 6 avril 2025, une rumeur s’est transformée en véritable onde de choc : Patrick Drahi, le magnat derrière Altice, pourrait bien se séparer de SFR. Un coup de tonnerre qui pourrait redessiner le paysage des télécommunications en France, déjà ébranlé par des années de guerre des prix et d’investissements colossaux. SFR, le troisième opérateur du marché, pourrait-il bientôt passer sous pavillon concurrent ou étranger ?

SFR : un géant sous perfusion

Depuis des années, SFR survit sous perfusion. Altice, la holding de Drahi basée au Luxembourg, a construit son empire à coups de LBO, gonflant artificiellement sa croissance par l’endettement. Résultat : une dette vertigineuse de 60 milliards d’euros, dont 24 milliards rien qu’en France pour SFR.

Le 25 février 2025, Le Monde révélait : « Les prêteurs, essentiellement des fonds d’investissement américains, comme BlackRock, Pimco ou Fidelity, ont accepté de renoncer à 8,6 milliards d’euros de dette en échange de 45 % du capital de SFR ». En clair, Drahi sauve sa peau… mais pas son opérateur.

Car si cette restructuration offre un répit, elle n’efface ni la chute continue du chiffre d’affaires, ni l’hémorragie d’abonnés : plus d’un million de clients perdus en 2023. Une spirale infernale, alimentée par des investissements en berne et une image désastreuse.

Patrick Drahi en retrait : fin d’un règne ou opération camouflage ?

L’idée d’un désengagement n’est plus une simple hypothèse. Le Figaro explique : « Pour la première fois depuis quinze ans dans les télécoms françaises, nous avons un vendeur », selon Laurent Martinez, directeur financier d’Orange. Mais attention à ne pas répéter les échecs du passé.

Officiellement, rien n’est lancé. Officieusement, tout est prêt : valorisation entre 20 et 25 milliards d’euros, étude de scénarios de vente à la découpe, démarchage discret d’acteurs étrangers. Drahi veut sortir par le haut d’un secteur qu’il a saigné. Mais qui peut, aujourd’hui, racheter un tel mastodonte en crise ?

Le trio tricolore est sur les rangs. Chacun a ses raisons. Free (Iliad) rêve d’accroître sa base clients. Bouygues y verrait une revanche après l’échec de 2014. Orange, en position de force, pourrait absorber une partie du réseau. Mais aucun ne veut porter seul la charge. D’où l’hypothèse d’un dépeçage concerté : réseau à l’un, data centers à l’autre, boutiques ou licences à un troisième.

« Si la consolidation en France nous permet de grandir, nous serons très pragmatiques », a déclaré Thomas Reynaud, DG d’Iliad, dans Univers Freebox. Pragmatique, certes. Mais les obstacles sont nombreux : régulateurs sourcilleux, règles antitrust, souveraineté numérique. Et puis, il y a les candidats exotiques.

Riyad et Abu Dhabi dans les coulisses : le grand retour des fonds souverains

STC (Arabie saoudite) et Etisalat (Émirats) n’ont pas caché leur appétit. Numerama évoque une « offre alternative » à un rachat 100 % français. Une perspective qui fait grincer des dents jusqu’à Bercy : céder une infrastructure stratégique à des puissances extra-européennes ? L’idée hérisse les défenseurs de la souveraineté numérique. D’autant que les élections présidentielles approchent (2027), et que ce dossier est un piège politique en puissance.

Le flou est savamment entretenu. Dans son communiqué de février, Altice vantait une « opération qui va réduire historiquement et substantiellement la dette existante de la société ». Une rhétorique d’apaisement, sans jamais mentionner le mot « vente ». Mais les faits parlent d’eux-mêmes : cession de La Poste Mobile, vente des datacenters, démantèlement d’Altice Media… SFR est la dernière pièce du puzzle. Et elle pourrait valoir gros. Reste à trouver un ache

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