Promotions en supermarché : le grand bluff des étiquettes

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Promotions en supermarché : le grand bluff des étiquettes
Promotions en supermarché : le grand bluff des étiquettes | Infomatin.fr

Les supermarchés nous promettent monts et merveilles avec leurs promotions tape-à-l’œil. Mais que se cache-t-il vraiment derrière ces étiquettes criardes ? Une enquête menée par un collectif d’associations, dont la Confédération Syndicale des Familles et Foodwatch, lève le voile sur une réalité peu reluisante. Les produits ultra-transformés, charcuteries et sodas raflent la mise. Ces aliments, souvent classés « D » ou « E » par le Nutri-Score, dominent outrageusement les promotions. À eux seuls, les produits ultra-transformés représentent 47% des offres promotionnelles. Les produits classés « D » ou « E » s’accaparent 39%. Charcuterie et viande rouge ne sont pas en reste avec 17% des promotions. Lidl, champion toutes catégories, consacre 72% de ses promotions à ces produits « à réduire », un record parmi les enseignes.

Les produits sains : les grands oubliés des promotions

Les produits sains, ceux que le Programme National Nutrition Santé (PNNS) recommande, peinent à se faire une place. Fruits, légumes, légumineuses et céréales complètes ne représentent que 12% des promotions. Les fruits et légumes frais atteignent péniblement 6%, suivis par les transformés à 4%. Les huiles végétales et céréales complètes sont quasi invisibles. Lidl, encore une fois, ne propose aucune promotion sur les huiles végétales recommandées, et Leclerc traîne la patte avec seulement 8% de promotions sur les fruits et légumes.

Les produits bio : une présence fantomatique

Le bio, souvent perçu comme un gage de qualité, est lui aussi en retrait. Il ne représente que 5% des promotions. Et dans cette maigre portion, plus de la moitié concerne des produits « à réduire ». Les produits bio « à favoriser » plafonnent à 1,29%. Carrefour se distingue avec 2% de produits bio à consommer davantage, tandis que Leclerc et Lidl n’en proposent qu’1%.

Les promotions : un levier de surconsommation

Les stratégies commerciales des enseignes ne s’arrêtent pas là. 60% des promotions incitent à l’achat en grande quantité. « Deux achetés, un offert », « le deuxième à -50% » : des formules qui encouragent la surconsommation. Sur les 1.975 promotions identifiées, la majorité concerne des produits « à réduire ». Carrefour est un cas d’école : près de 7 promotions sur 10 incitent à l’achat en volume, contre seulement 32% qui misent sur une réduction directe de prix. Lidl, en revanche, affiche une répartition plus équilibrée.

Un appel à la responsabilité des distributeurs

Face à ce constat, les associations à l’origine de l’enquête appellent à un changement radical. Elles exigent que 50% des promotions concernent des produits « à augmenter » selon le PNNS, et que 10% des produits promus soient bio et non ultra-transformés. L’objectif est triple : améliorer la santé publique, alléger la pression sur les systèmes de soins et favoriser une alimentation durable. Elles pointent aussi la responsabilité des distributeurs dans la formation des prix, réclamant plus de transparence et une juste rémunération des producteurs.

Dans un contexte d’inflation et de crise alimentaire, ces chiffres sonnent comme un avertissement. Les supermarchés ne peuvent plus prétendre défendre le pouvoir d’achat et la santé publique tout en promouvant massivement les produits les moins recommandables. Les outils existent, les leviers aussi. Il ne manque que la volonté d’agir.

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