Vous pensiez que Siri n’écoutait que sur commande ? Détrompez-vous. Des utilisateurs accusent l’assistant vocal d’Apple d’enregistrements intempestifs, capturant des conversations privées sans consentement. Ces données, selon eux, auraient été stockées, écoutées, voire partagées avec des tiers.
Le scandale qui a ébranlé Apple
Retour en 2019. Un lanceur d’alerte dévoile que des sous-traitants d’Apple écoutaient des extraits d’enregistrements Siri. Des discussions médicales, des négociations, des échanges intimes… Apple admet les faits, suspend son programme d’analyse vocale et promet de revoir ses pratiques. Mais la confiance est brisée.
UFC-Que Choisir monte au créneau
En France, l’association UFC-Que Choisir accuse Apple de violer le RGPD en activant Siri sans autorisation. Une action collective inédite est lancée pour atteinte à la vie privée. « _Il n’est pas admissible qu’un assistant vocal puisse capter nos propos à notre insu, et encore moins que ces données puissent alimenter un traitement tiers_ », s’insurge un juriste.
Une première en France
Cette action vise à obtenir réparation pour les utilisateurs d’appareils Apple activant Siri depuis 2015. Pour participer, il suffit de s’inscrire sur le site de l’association, sans frais, en fournissant des preuves d’achat et des témoignages d’activations non désirées. La procédure pourrait durer, mais elle marque une prise de conscience croissante sur la vie privée numérique.
Le précédent américain
Aux États-Unis, l’affaire Lopez v. Apple a déjà fait des vagues. Une plainte de 2021 accusait Siri d’écoutes indésirables, exploitées pour du ciblage publicitaire. Apple nie en bloc : « _Apple nie toutes les accusations formulées dans la plainte et réfute avoir commis la moindre illégalité_ », affirme la firme.
Un accord à 95 millions de dollars
Malgré ses dénégations, Apple a préféré transiger, déboursant 95 millions de dollars pour clore le dossier, sans admettre de culpabilité. Les résidents américains concernés peuvent réclamer jusqu’à 100 dollars par utilisateur.
La promesse de confidentialité en question
Apple clame haut et fort sa politique de confidentialité stricte. Seuls les utilisateurs consentants participeraient à l’amélioration de Siri. « _Nous n’utilisons pas les enregistrements Siri pour vendre des publicités, ni pour profiler nos utilisateurs_ », martèle la firme. Mais le doute persiste.
Une question cruciale : qui contrôle nos voix ?
La double offensive judiciaire, en France et aux États-Unis, pourrait faire jurisprudence. Entre accord financier et recours RGPD, la question reste : qui contrôle vraiment les assistants vocaux ? Si les micros s’activent en silence, à qui appartient notre voix ?
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