Stellantis : la tempête des surtaxes frappe fort

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Stellantis : la tempête des surtaxes frappe fort
Stellantis : la tempête des surtaxes frappe fort | Infomatin.fr

Les surtaxes viennent à peine d’être appliquées que leurs effets se font déjà sentir. Stellantis, géant de l’automobile, suspend ses opérations dans deux usines cruciales : Windsor au Canada et Toluca au Mexique. La raison ? Une déclaration officielle qui claque : « Les mesures immédiates que nous devons prendre comprennent l’arrêt temporaire de la production dans certaines de nos usines d’assemblage canadiennes et mexicaines, ce qui aura une incidence sur plusieurs de nos installations américaines de production de moteurs et d’emboutissage qui soutiennent ces opérations ».

Concrètement, 4.000 employés canadiens se retrouvent en arrêt technique pour deux semaines à Windsor, où les Chrysler Pacifica et Dodge Charger électriques prennent vie. À Toluca, au Mexique, les lignes de production s’arrêtent pour tout le mois d’avril, selon le Financial Times. Une onde de choc qui touche aussi 900 ouvriers américains sur cinq sites fournisseurs. Stellantis, pris dans l’étau de la chaîne d’approvisionnement continentale, cherche à faire pression sur Washington tout en limitant les dégâts.

Stellantis contre-attaque : la diplomatie des portières

Stellantis ne se contente pas de subir. Avec Ford et General Motors, le groupe réclame des « droits de douane allégés » pour les véhicules fabriqués au Mexique et au Canada. Antonio Filosa, directeur des opérations pour l’Amérique du Nord, l’affirme dans le Wall Street Journal : l’entreprise doit « s’adapter rapidement aux nouvelles réalités du marché et aux changements de politique pour maintenir sa compétitivité ».

La crainte est palpable : une explosion des coûts des véhicules due aux taxes, éloignant les acheteurs et fragilisant un secteur déjà sous pression. Donald Trump justifie ce bras de fer tarifaire par un désir de rapatrier la production automobile aux États-Unis, accusant le Canada d’avoir « volé » l’industrie automobile américaine.

Le Canada riposte, Stellantis revoit ses plans

La réponse politique ne s’est pas fait attendre. Mark Carney, nouveau Premier ministre canadien, exprime sa « solidarité envers les ouvriers de Windsor et tous ceux qui sont touchés par les droits de douane du président Trump ». Il annonce des contre-mesures immédiates : des taxes équivalentes de 25% sur certaines voitures américaines importées au Canada.

Le Canada accélère son virage stratégique. En visite à Windsor, Mark Carney déclare vouloir établir un réseau de production automobile « entièrement canadien », écartant l’idée d’un retour à la normale transfrontalière : « Il ne s’agit pas d’attendre que les Américains deviennent plus raisonnables. Il s’agit d’agir maintenant ».

Stellantis face à la tempête protectionniste

Cette crise s’inscrit dans une dynamique plus large de réorientation industrielle. Avant même la tempête tarifaire, Stellantis prévoyait d’investir des milliards pour renforcer ses capacités aux États-Unis. Le groupe développe aussi ses projets autour des véhicules électriques, notamment dans les usines canadiennes qui produisent déjà des modèles électrifiés.

Mais cette stratégie pourrait basculer sous la pression politique. Produire davantage sur le sol américain pour contourner les barrières douanières devient une option pressante. Les cartes industrielles se rebattent : localisations, partenaires, délais et financement devront être renégociés dans un climat de plus en plus imprévisible.

À Windsor, ville entièrement tournée vers l’automobile, la crainte d’une cascade de fermetures est palpable : fournisseurs, sous-traitants, services associés. Et avec eux, des milliers de licenciements potentiels. Le coût social des droits de douane pourrait bien dépasser le gain politique.

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