Donald Trump, toujours prêt à bousculer l’ordre établi, a annoncé le 11 mai 2025 un décret présidentiel explosif. Son objectif ? Réduire drastiquement le prix de certains médicaments aux États-Unis. Une revanche savoureuse sur un projet avorté lors de son précédent mandat. Cette fois, il veut aligner les prix américains sur les tarifs les plus bas pratiqués à l’étranger.
« Je vais mettre en place une politique de la nation la plus favorisée, selon laquelle les États-Unis paieront le même prix que la nation qui paie le prix le plus bas au monde », a-t-il déclaré sur son compte Truth Social.
Un bouleversement pour Medicare : le pari risqué de Trump
Le décret cible d’abord les traitements injectables coûteux, comme les perfusions oncologiques et les traitements immunologiques. Trump promet des réductions de prix spectaculaires, de 30 % à 80 %, avec des économies en milliards de dollars. Mais ces chiffres relèvent plus de l’effet d’annonce que de la réalité économique. En 2020, une tentative similaire avait échoué, bloquée par la justice pour non-respect des procédures réglementaires.
Europe : la riposte des laboratoires pharmaceutiques
En Europe, l’annonce de Trump a fait l’effet d’une bombe. Les laboratoires menacent de relever leurs prix, incapables de maintenir des tarifs bas si les États-Unis s’alignent. Le décret pourrait bien devenir l’argument parfait pour justifier des hausses tarifaires dans l’UE. Des pénuries et des réorientations logistiques vers le marché américain sont redoutées, notamment pour des molécules stratégiques.
« Cela donnerait aux gouvernements étrangers un avantage sur la valeur des médicaments aux États-Unis », estimait un représentant de l’industrie en 2020.
Pourquoi les Américains paient-ils si cher leurs médicaments ?
Aux États-Unis, le marché des médicaments est une jungle dérégulée. Contrairement à la France, où l’État négocie les prix, chaque acteur américain fixe ses tarifs dans l’opacité. Résultat : des prix exorbitants. Un flacon de paracétamol vendu 1,90 euro en France peut coûter jusqu’à 10 dollars aux États-Unis. Pour des traitements spécifiques, les écarts sont encore plus vertigineux.
Le décret Trump, bien que limité à une cinquantaine de médicaments, pourrait avoir des répercussions mondiales. Il pose la question de la régulation des prix dans les pays riches et de la relocalisation des intérêts pharmaceutiques. L’Europe doit-elle céder aux pressions des laboratoires ou défendre son modèle de régulation ?
Trump, le stratège des médicaments
Trump utilise la question des médicaments comme un levier politique. Il se pose en défenseur du « petit peuple » face aux prix exorbitants, tout en défiant ses alliés économiques. En forçant les laboratoires à choisir entre le marché américain et le reste du monde, il redessine la carte mondiale de l’accès aux traitements. Ce décret pourrait bien être le début d’une nouvelle ère dans la politique pharmaceutique internationale.
