Depuis le 3 mars 2025, le périphérique parisien s’est doté d’une voie réservée au covoiturage. Une nouveauté qui, jusqu’à présent, s’accompagnait d’une tolérance pédagogique. Mais dès le 2 mai, fini les avertissements : l’amende de 135 euros devient une réalité pour les contrevenants. Pas de rumeur, pas de sursis, c’est officiel et immédiat.
Le site officiel Service-Public.fr l’annonce sans détour : « À compter du 2 mai 2025, vous encourez une amende forfaitaire de 135 euros si vous êtes en infraction ». En clair, un automobiliste seul sur la voie réservée, aux horaires définis, sera verbalisé. Sans exception.
Voie réservée : qui peut y rouler ?
Le dispositif est sans équivoque. La voie de gauche, entre le quai d’Issy et la porte de Bercy, est réservée aux véhicules transportant au moins deux personnes ou appartenant à certaines catégories. Un losange blanc lumineux indique la restriction. Du lundi au vendredi, aux heures de pointe – de 7h à 10h30 et de 16h à 20h – seuls certains véhicules sont autorisés :
Les voitures avec deux personnes minimum, les bus, autocars, transports scolaires, les taxis et VTC avec clients, les véhicules de secours, les deux-roues motorisés en inter-files ou en duo, et les véhicules handicapés inscrits sur Handi’Stat. Les autres ? Ils risquent une verbalisation automatique et une amende de 135 euros, qu’ils aient vu ou non la signalisation.
Radar intelligent : la sanction implacable
Les automobilistes espérant échapper à la sanction vont vite déchanter. Le contrôle repose sur un radar intelligent à reconnaissance de passagers. Les équipements de vidéo-verbalisation scrutent les plaques d’immatriculation, analysent les silhouettes à bord, identifient les catégories de véhicules. Un agent assermenté valide chaque infraction en visionnant les images pour éviter les erreurs.
« Le système permet de compter les passagers à l’avant comme à l’arrière », précise l’administration. Inutile de tenter une feinte en positionnant un manteau sur un siège passager. Le logiciel ne se laisse pas duper. Et l’amende, elle, tombera sans appel.
Paris persiste et signe : une politique assumée
Ce projet n’est pas une lubie soudaine. Il s’inscrit dans la continuité de la politique de la Ville de Paris et du gouvernement pour réduire le trafic automobile. Le périphérique devient un laboratoire pour les mobilités propres et partagées.
« Cette voie expérimentale vise à désengorger le trafic et à encourager le covoiturage », rappelait Auto Plus dans un article du 29 avril 2025. De son côté, Le Parisien mettait en garde contre « une avalanche d’amendes », soulignant que les marges d’erreur seraient faibles. Les objectifs sont clairs : réduction des embouteillages, baisse de la pollution, transformation des usages. Mais le prix à payer est concret et immédiat pour les conducteurs isolés. L’heure de la pédagogie est révolue.
Vers une extension nationale ?
Aujourd’hui cantonné à une portion du périphérique, le dispositif n’est que la première étape. Selon Service-Public.fr, une extension à l’ensemble de l’anneau parisien est prévue. Et pas seulement à Paris : des expérimentations similaires sont en cours sur l’A1 et l’A13. Les premiers bilans seront tirés en septembre 2025, décembre 2025, puis mars 2026. Autant dire que la surveillance des comportements routiers va s’intensifier, avec un œil électronique plus précis et plus strict que jamais.
Rappelons une dernière fois la réalité : cette voie n’est pas réservée en continu. Elle est désactivée les jours fériés, et peut l’être en cas d’accident ou de faible circulation. Mais en dehors de ces exceptions, tout est fait pour attraper les fraudeurs. Les panneaux lumineux, les totems, les caméras intelligentes et l’agent qui valide : le combo est imparable. L’automobiliste distrait, mal informé ou simplement
