Donald Trump, l’homme qui ne fait jamais dans la demi-mesure, frappe encore. Le 12 avril 2025, son administration annonce en fanfare une exemption tarifaire pour les produits électroniques chinois. Les marchés s’emballent. Smartphones, ordinateurs, composants stratégiques, tous semblent échapper aux lourdes taxes. Mais la trêve est de courte durée.
Deux jours plus tard, coup de théâtre. Trump change de cap. Il ordonne une enquête sur la chaîne d’approvisionnement électronique, ciblant les semiconducteurs. Sur les réseaux sociaux, il déclare vouloir s’attaquer à l’ensemble de cette chaîne. Kevin Hassett, directeur du Conseil économique national, enfonce le clou sur CNN : les semi-conducteurs sont désormais des biens stratégiques à rapatrier coûte que coûte.
Exemptions temporaires avant la tempête
Le message aux entreprises technologiques est clair : préparez-vous à de nouvelles taxes. Howard Lutnick, secrétaire au Commerce, ne mâche pas ses mots : « Il dit qu’ils sont exemptés des droits de douane réciproques, mais qu’ils sont inclus dans les droits de douane sur les semi-conducteurs, qui arriveront probablement dans un mois ou deux ». Des tarifs spéciaux ciblés sont en préparation, touchant smartphones, ordinateurs et même médicaments.
The Guardian rapporte que ces mesures visent à rapatrier la production aux États-Unis, sous prétexte de souveraineté économique. Une rhétorique bien rodée sous Trump : « Il s’agit de choses qui relèvent de la sécurité nationale et qui doivent être fabriquées en Amérique ».
Réactions en chaîne et incertitude
La Chine ne tarde pas à réagir. Le ministère du Commerce qualifie l’exemption de « petit pas vers la correction de sa pratique unilatérale erronée de « tarifs réciproques » ». Un camouflet diplomatique, mais avec une exigence : la levée totale des tarifs américains.
Les marchés vacillent. Les actions d’Apple et Nvidia rebondissent brièvement avant de chuter face aux menaces de surtaxes. À Washington, c’est la confusion. « Il n’y a pas de politique tarifaire, mais seulement du chaos et de la corruption », dénonce Elizabeth Warren sur ABC.
Dans le camp républicain, des voix s’élèvent. Bill Ackman, investisseur pro-Trump, appelle à une pause tarifaire de 90 jours avec la Chine : « Il atteindrait le même objectif en amenant les entreprises américaines à délocaliser leurs chaînes d’approvisionnement depuis la Chine sans subir les perturbations et les risques ».
Quand les tarifs deviennent un levier électoral
Derrière cette cacophonie, une stratégie politique se dessine. Trump se pose en maître du jeu économique, alternant menaces et accalmies. Le secteur des semi-conducteurs, pivot de l’innovation mondiale, devient l’otage d’une stratégie électoraliste.
Le 13 avril 2025, Trump résume sa vision à bord d’Air Force One : « Nous voulions simplifier les choses par rapport à beaucoup d’autres entreprises, parce que nous voulons fabriquer nos puces, nos semi-conducteurs et d’autres choses dans notre pays ».
Mais les annonces contradictoires, les exemptions suivies de surtaxes, laissent un goût amer. Les entreprises peinent à planifier. Les investisseurs vacillent. Et les citoyens ? Ils assistent à une nouvelle guerre des nerfs, où le « made in America » devient une injonction tarifaire plus qu’un projet industriel clair.
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