ArcelorMittal, géant de l’acier, a lâché une bombe : 600 postes supprimés en France. Une décision qui frappe sept sites emblématiques : Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire. Ces bastions de l’industrie, regroupant 7 100 employés, voient 10 % de leurs effectifs menacés. Pourquoi ? La sempiternelle excuse de la compétitivité européenne.
La stratégie du transfert : l’Inde en ligne de mire
Le refrain est connu. ArcelorMittal choisit de délocaliser ses fonctions support vers l’Inde. RH, finances, informatique, tout y passe. Mais la production d’acier, elle, reste en Europe, assure la direction. Pourtant, à Dunkerque, les promesses ne suffisent plus. Le haut-fourneau est à l’arrêt pour maintenance, et malgré un investissement de 850 millions d’euros dans la décarbonation, la confiance s’effrite.
Une hécatombe sociale : 800 postes envolés en six mois
Les 600 suppressions s’ajoutent à une série noire. En novembre 2024, Reims et Denain ont fermé, emportant 135 emplois. Valence et Strasbourg ont suivi, perdant des dizaines de salariés. En six mois, près de 800 postes ont disparu, sans compter les répercussions sur les sous-traitants. « C’est un carnage », s’indigne Gaétan Lecocq de la CGT. « C’est d’une grande violence. On a l’impression que c’est décidé à la hache, sans prise en compte des vies derrière. »
Un paradoxe financier : des bénéfices malgré tout
ArcelorMittal ne perd pas d’argent, il en gagne. En 2024, le groupe a affiché un chiffre d’affaires de 62,4 milliards de dollars et un bénéfice net de 1,3 milliard. Moins qu’en 2023, mais toujours dans le vert. La direction se félicite de sa capacité à générer du cash, rachetant 52 millions d’actions et augmentant le dividende. Un rendement de 8,4 % pour les actionnaires.
Un avenir incertain pour les métallos du Nord
À Dunkerque, 3 000 salariés s’inquiètent. « On ne va pas se laisser crever comme ça. On est dans le Nord, on est des métallos, on ne va pas se laisser faire, » prévient Gaétan Lecocq. Derrière les chiffres, une réalité plus sombre : ArcelorMittal se désengage d’une Europe jugée trop coûteuse. Le groupe mise sur le Brésil, l’Inde, et les États-Unis, avec des investissements dans l’électrification.
Europe : désindustrialisation et désillusion
Pour l’Europe, et la France en particulier, c’est la double peine : désindustrialisation rampante et désillusion stratégique, malgré les milliards investis dans la transition écologique. ArcelorMittal promet un avenir plus vert, mais le présent est sombre pour les salariés des aciéries françaises.
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