Booking : l’empire contesté des réservations hôtelières

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Booking : l'empire contesté des réservations hôtelières
Booking : l'empire contesté des réservations hôtelières | Infomatin.fr

Booking, le géant des réservations en ligne, est-il devenu trop puissant ? En 2024, 67% des réservations hôtelières en Europe passent par des plateformes numériques, avec Booking en tête en France. Mais cette domination s’accompagne de pratiques commerciales de plus en plus critiquées.

Clauses de parité tarifaire : la fin d’une ère ?

Les clauses de parité tarifaire imposées par Booking empêchaient les hôteliers de proposer de meilleurs prix sur leur propre site. Une aberration, selon Marc Barennes, avocat à l’origine d’une action collective. « Les hôtels et autres hébergeurs ne pouvaient proposer ni prix plus bas ni meilleures conditions ailleurs », rappelle-t-il dans Libération.

Commissions excessives : la goutte d’eau numérique de trop ?

Les commissions, voilà le nerf de la guerre. En France, elles varient entre 15% et 25%, voire plus. Un préjudice estimé à 1,5 milliard d’euros, selon Geradin Partners. Mais la régulation européenne change la donne. Depuis le Digital Markets Act de 2023, les plateformes comme Booking sont sous pression. L’interdiction des clauses de parité tarifaire ouvre une brèche juridique majeure.

Une action collective bien huilée

Un site dédié, actioncollectivehotel.fr, centralise les témoignages et données des hôteliers lésés entre 2015 et 2024. Les frais de procédure sont pris en charge par un tiers financeur, rémunéré uniquement en cas de succès. « Les hôtels indépendants pourraient percevoir des dizaines, voire des centaines de milliers d’euros d’indemnisation. Pour les chaînes, les montants se chiffrent en millions », précise Libération.

Booking sous pression, mais reste confiant

Interrogée par RTL, la plateforme affirme n’avoir reçu « aucune notification formelle » et maintient une position officielle rassurante : « Chez Booking, nous sommes fiers de la relation professionnelle que nous entretenons avec nos partenaires ».

Un front européen en préparation

La fronde ne s’arrête pas à la France. Des discussions sont en cours pour étendre l’action à l’Italie et au Portugal, créant un « front juridique européen » contre Booking. Marc Barennes, déjà à l’origine d’une action collective dans la restauration, mène la charge.

Une dépendance inévitable ?

Peut-on contester Booking sans se tirer une balle dans le pied ? Les hôteliers le savent : sans la plateforme, leur visibilité numérique s’effondrerait. En 2024, seulement 33% de leur chiffre d’affaires en ligne provenait de réservations directes. Pourtant, rééquilibrer les relations contractuelles devient une nécessité stratégique.

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