Grève à la SNCF : une semaine sous haute tension

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Grève à la SNCF : une semaine sous haute tension
Grève à la SNCF : une semaine sous haute tension | Infomatin.fr

La grève à la SNCF a débuté ce lundi 5 mai 2025, et déjà, les usagers sentent le vent de la tempête. Les syndicats de cheminots montent au créneau, exigeant des conditions de travail améliorées et des primes revalorisées. De son côté, la direction de SNCF Voyageurs tente de calmer le jeu : pas de « semaine noire », promet-on. Pourtant, dès ce lundi, les perturbations s’accumulent sur plusieurs lignes majeures, plongeant les usagers dans l’incertitude. En toile de fond, un conflit latent sur la rémunération, la gestion du temps de travail et l’organisation du service public ferroviaire.

La prime de traction : le nerf de la guerre

À l’origine du mouvement, un sujet aussi technique que révélateur : la prime de traction. Cette indemnité, versée aux conducteurs selon des critères complexes, est jugée inéquitable par les syndicats. La CGT-Cheminots et Sud-Rail réclament une réforme en profondeur. Selon La Dépêche, cette prime représenterait environ 150 millions d’euros par an. Pourtant, sa méthode de calcul reste opaque, provoquant des écarts de traitement injustifiés entre agents.

Sébastien Mourgues, responsable régional CGT, dénonce un quotidien devenu imprévisible :

« Avant, on avait un roulement : les cheminots avaient une visibilité de leurs journées de service et de repos sur six mois. Or, pour certains aujourd’hui, cette visibilité n’est plus que de trois mois maximum »

, relate RFI. Le détonateur ? Un logiciel de gestion des plannings récemment imposé, critiqué pour sa rigidité et sa propension à bouleverser les emplois du temps à la dernière minute. À cela s’ajoutent les problèmes d’effectifs et de congés, qui rendent le fonctionnement interne ingérable, selon les syndicats.

Des prévisions de circulation peu rassurantes

La SNCF a publié ses prévisions de circulation pour cette première journée de grève, et les nouvelles ne sont pas rassurantes pour les usagers d’Île-de-France. Le RER A circule normalement, mais le RER B ne voit qu’un train sur deux au nord et deux sur trois au sud. Le RER C est à un train sur deux, tandis que le RER D subira des perturbations légères mardi et fortes mercredi. Le RER E fonctionne avec quatre trains sur cinq, et les lignes Transilien N, U et V ne voient qu’un train sur deux. La ligne H est perturbée sauf entre Pontoise et Creil, et les TER en région Nord et Normandie ne comptent qu’un train sur trois.

Les prévisions pour les lignes TGV restent, pour l’instant, plus optimistes. Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs, l’a assuré :

« Les circulations seront normales du lundi 5 au jeudi 8 mai sur les TGV »

, explique-t-il au Monde. Mais à partir du 9 mai, les contrôleurs, soutenus par le Collectif national ASCT, intensifieront la mobilisation. C’est à ce moment que le scénario d’un chaos logistique devient plausible.

La direction de la SNCF veut éviter la « semaine noire » à tout prix

Face à la montée de la tension sociale et à l’inquiétude grandissante des usagers, la SNCF a déclenché sa contre-offensive communicationnelle. Christophe Fanichet multiplie les promesses :

« Nous sommes loin d’une semaine noire, il n’y aura pas de semaine à l’arrêt, mais une semaine aussi normale que possible »

, relaye 20 Minutes. L’entreprise publique s’engage à prévenir chaque client individuellement par SMS ou e-mail si son train est supprimé ou modifié. Et pour ceux qui préfèrent annuler leur voyage ?

« Tous les billets sont échangeables, remboursables, sans frais »

, affirme le dirigeant, aussi bien pour les TGV Inoui que les Ouigo, sur la période du 5 au 11 mai.

De son côté, la SNCF rappelle qu’elle a déjà consenti une hausse générale de 2,2 % des salaires début 2025, soit un taux supérieur à l’inflation. Elle souligne également avoir multiplié par quatre les recrutements de contrôleurs depuis 2021. Pour autant, aucune nouvelle revalorisation n’est

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