Depuis le 28 avril 2025, la France est secouée par une grève massive des médecins. Des milliers de patients se retrouvent sans soins, victimes collatérales d’un bras de fer entre le gouvernement et les praticiens. François Bayrou, Premier ministre, a pourtant tenté de désamorcer la crise avec un plan audacieux pour lutter contre les déserts médicaux. Mais les médecins, eux, semblent préférer défendre leur confort d’installation plutôt que de répondre à l’urgence sanitaire.
Un plan de sauvetage rejeté
Le 25 avril 2025, François Bayrou a dévoilé un plan visant à imposer aux médecins un à deux jours de consultation par mois dans les déserts médicaux. Ces zones oubliées où des millions de Français attendent désespérément un rendez-vous. « Il ne s’agit pas de brider la liberté d’installation mais d’organiser la solidarité », a-t-il déclaré. Un compromis courageux, évitant l’obligation d’installation, mais demandant un effort supplémentaire pour garantir l’accès aux soins pour tous. Pourtant, au lieu de saisir cette main tendue, le corps médical a choisi la confrontation : grève illimitée, fermetures de cabinets, blocages d’internes. À croire que soigner n’est plus une vocation, mais un privilège négociable.
Quand la grève devient un luxe indécent
Les médecins, garants du droit à la santé, optent pour la grève. À Toulouse, une mobilisation massive des internes refuse toute contrainte de localisation. Même les nouvelles générations de médecins semblent réticentes à soigner à la campagne. À Grenoble, 300 à 400 étudiants en médecine manifestent pour défendre leur droit à choisir la ville où ils ouvriront leur cabinet, quitte à laisser des départements entiers sans médecin.
Agnès Giannotti, présidente de MG France, martèle : « On maintient notre appel à la grève ». Mais qui pense aux personnes âgées isolées ? Aux malades chroniques des campagnes ? Aux enfants sans pédiatre à cent kilomètres à la ronde ? En cédant à cette logique de corporation, certains médecins oublient que leur premier serment n’était pas envers leurs intérêts, mais envers les patients.
Le volontariat, une illusion ?
« Nous on se positionnerait plutôt sur le volontariat », plaide Lucas Poitevin, président de l’association nationale des étudiants en médecine. Sauf que, clairement, le volontarisme n’est pas d’actualité, autrement il n’y aurait pas autant de différence dans le nombre de médecins en ville et dans les zones touristiques par rapport à la vraie campagne française.
Bastien Baieul, président de l’intersyndicale des internes de médecine générale, redoute de « nouvelles contraintes administratives » et prophétise que « les médecins vont se tourner vers d’autres modes d’exercice ». Une manière polie de dire qu’ils fuiront la ruralité plutôt que de répondre aux besoins. Pendant ce temps, dans les hôpitaux déjà débordés, les malades devront faire face à des fermetures de services, malgré le service minimum obligatoire. Et dans les cabinets, personne ne sait combien de portes resteront closes dans les jours à venir.
Une fracture sanitaire entretenue
Alors que l’État tente péniblement de combler les déserts médicaux, une partie du corps médical choisit la grève, abandonnant les patients au passage. La fracture sanitaire française n’est pas une fatalité ; elle est aujourd’hui entretenue par ceux-là mêmes qui avaient juré d’y porter remède.