La Maison-Blanche frappe fort. Dans une lettre incendiaire adressée à Harvard le 12 avril 2025, l’administration Trump exige des réformes drastiques pour maintenir le soutien financier fédéral. Les demandes sont claires : exit les programmes de diversité, fin de l’anonymat dans les manifestations, audit idéologique des départements, coopération avec les autorités migratoires, et exclusion des groupes étudiants jugés subversifs.
Un représentant du département de l’Éducation ne mâche pas ses mots : « Harvard est sanctionnée pour avoir refusé de se conformer à des demandes fédérales destinées à résoudre des violations des droits civiques ».
La riposte de Harvard ne se fait pas attendre. Alan M. Garber, président de l’université, déclare haut et fort : « L’Université ne renoncera pas à son indépendance ni à ses droits constitutionnels ». Il dénonce une tentative de contrôle gouvernemental sous couvert de lutte contre l’antisémitisme.
Harvard face à un gel financier aux conséquences dévastatrices
Ce gel des financements fédéraux menace bien plus que les comptes de l’université. Avec 68% de ses revenus de recherche en jeu, Harvard voit des projets cruciaux vaciller : traitements innovants contre le cancer, recherches sur Alzheimer et Parkinson, développement de médicaments pour le diabète et l’obésité, lutte contre les maladies infectieuses, et avancées en xénogreffes.
Alan M. Garber ne mâche pas ses mots : « Toutefois, la réduction du financement de la recherche ne contribuera pas à cet important travail. Elle mettra en péril des traitements qui sauvent des vies ainsi que des travaux qui garantissent la sécurité économique et la défense de notre pays ».
Trump et sa croisade contre les universités « woke »
Cette offensive s’inscrit dans une stratégie plus vaste de « désempoisonnement idéologique » des campus américains. Une task force antisémite, sous l’égide du ministère de la Justice, enquête sur une soixantaine d’établissements. Harvard refuse de plier, contrairement à Columbia qui cède sur certains points.
Donald Trump accuse les universités de créer un climat hostile aux étudiants juifs, sur fond de tensions pro-palestiniennes. « Le harcèlement des étudiants juifs est intolérable », martèle-t-il, exigeant des mesures sous peine de couper les vivres fédéraux.
À Cambridge, le campus de Harvard s’embrase. Des centaines de manifestants soutiennent la direction, tandis que des professeurs portent plainte contre le gouvernement pour atteinte à la liberté d’expression.
Barack Obama s’exprime sur Twitter : « Harvard a montré l’exemple aux autres établissements d’enseignement supérieur en rejetant une tentative illégale et maladroite d’étouffer la liberté académique… Espérons que d’autres institutions suivront cet exemple ».
Dans cette bataille, Harvard ne défend pas seulement ses financements. Elle se dresse en rempart de l’indépendance intellectuelle, testant la résilience de l’enseignement supérieur face à une démocratie sous tension.
