Les États-Unis en récession : l’effet Trump en pleine lumière

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Les États-Unis en récession : l'effet Trump en pleine lumière
Les États-Unis en récession : l'effet Trump en pleine lumière | Infomatin.fr

Le 30 avril 2025, les États-Unis ont enregistré un recul de leur PIB de 0,3 % au premier trimestre. Un chiffre qui claque comme un coup de tonnerre, marquant une rupture brutale avec la progression de 2,4 % du dernier trimestre 2024. Voilà le coût des caprices économiques de Donald Trump, chiffré et daté.

Un choc économique inédit depuis la crise post-Covid

Entre janvier et mars 2025, l’économie américaine a flanché. Une première depuis la sortie de la crise post-Covid. Le Bureau of Economic Analysis (BEA) pointe du doigt une hausse des importations et une baisse des dépenses publiques. Une combinaison explosive qui laisse peu de place au doute. L’inflation, elle, persiste : l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) a bondi de 3,6 %, rendant toute baisse des taux improbable à court terme.

Importations en hausse, confiance en baisse

Les importations ont explosé, notamment dans les biens de consommation et les équipements technologiques. Pourquoi ? Pour devancer les nouveaux droits de douane de l’administration Trump, en vigueur depuis janvier. Résultat : une déduction mécanique du PIB et une perte de confiance des acteurs économiques.

Trump, le grand chambouleur

En moins de cent jours, Donald Trump a renversé la dynamique économique héritée de son prédécesseur. Son retour à la Maison Blanche a été marqué par une offensive commerciale agressive : 25 % sur l’acier, 145 % sur les produits chinois, 25 % sur les véhicules importés, et un tarif plancher de 10 % sur toutes les importations. Même le Canada et l’Union européenne n’ont pas été épargnés.

Un commerce international sous tension

Les partenaires commerciaux ripostent, les prix grimpent, les entreprises suspendent leurs investissements, et les consommateurs serrent les dents. Selon CNN, le déficit commercial a atteint 130,6 milliards de dollars en janvier, un record depuis 1994. Un chiffre qui s’aggrave à mesure que les droits de douane s’imposent.

Une atmosphère économique délétère

L’effet Trump ne se limite pas au commerce international : il se traduit par une atmosphère économique délétère. La guerre commerciale inquiète ménages et entreprises. Les dépenses de consommation ont reculé de 0,3 % en janvier 2025, avec un sursaut en mars, alimenté par des achats de panique avant l’augmentation tarifaire. Une reprise illusoire.

« Si le président ne commence pas à reculer sur les droits de douane d’ici le troisième trimestre, une récession est probable »

Une administration en déni, une croissance sacrifiée

Face à ces signaux d’alarme, la Maison-Blanche persiste à vanter une « dynamique robuste », invoquant un « nettoyage nécessaire des erreurs passées ». Le 30 avril 2025, l’administration Trump a attribué ce ralentissement aux « séquelles de l’héritage Biden ». Une ligne de défense éculée alors que les indicateurs s’enfoncent.

Les économistes multiplient les avertissements. L’inflation reste élevée, la croissance est au point mort, les anticipations de consommation plongent. L’effet domino d’un protectionnisme désordonné est désormais visible. Comme le résume avec ironie The Economist : « Ce n’est pas uniquement la faute des importations si l’économie américaine trébuche. C’est surtout celle de ceux qui ont insisté pour les taxer, sans en mesurer les conséquences. »

Des projections incertaines pour l’avenir

Les projections pour la suite de l’année varient. Le consensus table sur un léger rebond autour de 1,4 % au deuxième trimestre, mais les incertitudes restent lourdes. Oxford Economics, plus pessimiste, anticipe un recul de 1,6 % si la situation commerciale ne s’améliore pas. Les économistes de Barclays ajoutent : « Les signes d’un ralentissement durable deviennent de plus en plus convaincants. »

En toile de fond, la Réserve fédérale (Fed), confrontée à un dilemme cornélien, pourrait se retrouver paralysée. D’un côté, la croissance s’essouffle ; de l’autre, l’inflation persiste autour de 3 %,

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